20 ans de Daniel BREUILLER, 20 millions d'euros de dette

Subventions

La municipalité tente d'expliquer une dette de 19,4 millions d'euros qu'elle a contracté, alors que la ville est gouvernée depuis 18 ans bientôt par Daniel BREUILLER. Un constat alarmant, qui ne manque pas de faire réagir le Front National.

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« Le budget, plus sérieusement, c’est aussi un acte politique fort, qui consiste à traduire un programme politique en chiffre » - Jean-Michel ARBERET

Mais de quel chiffre le Front de Gauche parle-t-il exactement ? ... Probablement du chiffre abyssal de la dette municipale ?

« Puisque je parle de l’endettement, c’est important, heu d’avoir, heu, ce chiffre, heu, à l’esprit » - Philippe MAUGUIN
« J’en profite pour dire qu’il y a une petite erreur dans les documents qui vous ont été remis » - Philippe MAUGUIN
« On voit la répartition des... de l’encours de la dette d’Arcueil... 19 millions virgule 4 au 31 décembre 2014 » - Philippe MAUGUIN
« Alors, la détérioration de ce... heu, de cette heu... épargne nette... C’est à la fois lié au fait qu’on a atteint un peu un plafond dans les nouvelles recettes » - Philippe MAUGUIN
« On fait face à des évolutions... heu, de dépenses... Je l’ai dit, l’augmentation des charges de personnel » - Philippe MAUGUIN
« La refonte du quotient familial, qui est un autre élément de nos engagements, et qui doit tenir compte du contexte social qu’on évoquait, et aussi de la nécessité de maintenir un niveau d’équilibre budgétaire » - Philippe MAUGUIN
« Mais on est on est quand même dans un budget où on est en difficulté pour le monter, on est à la limite de ce que l’on fait, on est en train de toucher aux services aux habitants et, dans les deux années qui viennent, on pourra pas monter le budget en maintenant le niveau de services » - Jean-Michel ARBERET

La municipalité de Gauche est en train de se rendre compte, à la lecture de ses propres chiffres, qu'elle a mené une gestion catastrophique du budget municipal, en vivant à crédit, au jour le jour, et en se reposant en grande partie sur les subventions qu'elle tirait de l'Etat Français. Le Front National ne manque pas de lui donner écho :

« Alors je me permets de souligner en page 60 une augmentation effectivement alarmante de notre contribution à l’intercommunalité du Val-de-Bièvre, sur le sujet de la péréquation horizontale, hein, on en a parlé, c’est-à-dire l’impôt que verse Arcueil aux autres communes du département, qui a lourdement augmenté, de près de 70% en à peine deux ans, entre 2012 et 2014 » - Denis TRUFFAUT
« La hausse vertigineuse de cet impôt est de nature à remttre en question l’appartenance même d’Arcueil à cette coûteuse, haut combien très coûteuse intercommunalité du Val-de-Bièvre » - Denis TRUFFAUT
« Le Front National a depuis toujours défendu la simplification des échelons territoriaux, et sa réduction à trois composantes, à savoir le national, le départemental et le communal » - Denis TRUFFAUT
« Il n’y a besoin d’aucun autre niveau supplémentaire, et surtout pas d’une intercommunalité qui tend à nous coûter plus cher qu’elle ne nous rapporte » - Denis TRUFFAUT
« On voit bien au regard de cette explosion des coûts de péréquation, +70% quasiment, que le Front National a fait un constat qui n’a jamais été aussi exact. » - Denis TRUFFAUT
« Alors j’aimerai, outre mesure, attirer votre attention sur une phrase de la page 57, il est écrit, je cite : » - Denis TRUFFAUT
« En conséquence le déficit passerait de -4,4% à -4,3% en 2015, et ne retournerait sous les 3% qu’en 2017 » - Documents municipaux
« Donc ça c’est le constat du... du gouvernement » - Denis TRUFFAUT
« J’aimerai mettre en perspective cette phrase, heu... avec un article du journal Le Figaro, publié en avril 2014 » - Denis TRUFFAUT
« Il est intitulé : "Le déficit et la dette dérapent, Hollande réclame l’indulgence de Bruxelles" » - Denis TRUFFAUT
« ...Donc avril 2014, quelques mois auparavant, dans lequel la journaliste met en lumière, je cite : "L’échec du gouvernement à tenir la trajectoire qui devait aboutir à un déficit de 3,6% cette année, puis de 2,8% fin 2015" » - Denis TRUFFAUT
« Donc voilà on parlait de 2,8% fin 2015, et là on parle de -4,3%... 4,3% fin 2015 » - Denis TRUFFAUT
« Heu... donc effectivement y’a une dérive, et l’on voit que l’objectif va difficilement, heu, pouvoir être accompli... » - Denis TRUFFAUT
« Heemmmm... Et qui nous annonce qu’il parviendra en à peine deux ans à passer d’un déficit de -4,3% à -3% ? » - Denis TRUFFAUT
« C’est le ministre Michel SAPIN » - Denis TRUFFAUT
« Voilà. Celui-là même qui nous annonçait cette fameuse inversion de la courbe du chômage, pour les résultats qu’on lui connait... résultats désastreux malheureusement. » - Denis TRUFFAUT
« Michel SAPIN qui est devenu ministre des finances... » - Denis TRUFFAUT
« Voilà. Franchement, ça fait froid dans le dos. » - Denis TRUFFAUT
« Alors M. le Maire je ne sais pas si, comme François HOLLANDE et Michel SAPIN, vous... vous croyez encore au Père Noël, mais... » - Denis TRUFFAUT
« Si on tient compte des dérives numéraires que je me suis permis de souligner, on voit bien que François HOLLANDE, le président le plus impopulaire de la cinquième République, que vous avez d’ailleurs contribué à faire élire, ne sait absolument pas tenir un budget » - Denis TRUFFAUT
« Pas plus que la Gauche locale d’ailleurs » - Denis TRUFFAUT
« Parce que quand on nous annonce une dette de 20 millions d’euros, quand on nous annonce une détérioration, pour ne pas dire un plongeon, -40% en 3 ans de l’épargne nette à cause de l’augmentation des charges de personnel, quand on nous annonce, je cite, que "la progression des dépenses est plus rapide que celle des recettes", et quand on nous annonce une augmentation de quasiment 70% de la péréquation... bah excusez-moi M. le Maire, mais disons-le franchement : Vous ne maîtrisez pas votre budget » - Denis TRUFFAUT
« Quand j’entends des gens qui confondent le fonds de péréquation, avec les communautés d’agglomérazion, donner des leçons, des fois... heu, voilà, mais bon... péché de jeunesse peut-être ? » - Daniel BREUILLER
« Je tiens à remercier M. TRUFFAUT pour le grand moment de comique qu’il vient de nous infliger, parce que franchement, vous devriez relire vos notes au Front National, la péréquation horizontale n’a rien à voir avec l’intercommunalité, reprenez vos fondammentaux avant de donner des leçons de budget à qui que ce soit, là franchement, c’est du grand guignol » - Jean-Michel ARBERET

Remercions à notre tour le Front de Gauche pour cette intervention, qui aura le mérite de démontrer bien des choses :

Premièrement, le Front de Gauche a, de son propre mot, jugé « comique » la critique du budget municipal par le Front National. Or, il n'y a rien de « comique » dans le fait qu'une commune s'endette de dizaines de millions d'euros. C'est le genre de données qu'il convient de prendre avec gravité, du moins lorsque l'on est un tant soit peu responsable. Evidement, Quand on voit la légèreté avec laquelle le Front de Gauche traite le problème de la dette publique, on ne peut hélas accorder que peu de crédit aux interlocuteurs de ce parti...

Deuxièmement, le Front de Gauche affirme qu'il n'y a aucun lien entre péréquation horizontale et intercommunalité. C'est au mieux de l'ignorance, au pire de l'incompétence :


« Le fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC) a été mis en place en 2012. Il constitue le premier mécanisme national de péréquation horizontale pour le secteur communal. Il s’appuie sur la notion d’ensemble intercommunal, composée d’un établissement public de coopération intercommunal à fiscalité propre (EPCI) et de ses communes membres. » - Collectivites-locales.gouv.fr
« Sur le plan statutaire, la Communauté d’agglomération est un établissement public de coopération intercommunale (EPCI). » - Agglomération du Val-de-Bièvre
« Le fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC) consiste à prélever une partie des ressources de certaines intercommunalités et communes pour la reverser à des intercommunalités et communes moins favorisées.. » - Collectivites-locales.gouv.fr

Non seulement il y a un lien extrêmement fort entre péréquation horizontale et intercommunalité, mais ce lien existe également avec les communes. Il n'est donc pas exclu qu'à terme le prélèvement se fasse sur ces deux sources, et donc que la commune embarquée dans une intercommunalité se retrouve à payer deux fois sa contribution, une fois au titre de la commune et une fois au travers de l'intercommunalité à laquelle elle contribue.

Les documents municipaux faisaient largement mention du FPIC. L'agressivité et la faiblesse d'argumentation de Jean-Michel ARBERET ne sont finalement que la confirmation d'un triste constat : la plupart des Conseillers Municipaux d'obédience de Gauche prennent le micro sans même prendre la peine de se renseigner, voire votent des textes municipaux sans même les lire.

Troisièmement, le lecteur aura observé que la municipalité n'a pas daigné réagir sur le reste des remarques du Front National, qui se retrouvent de facto avalisées.

Comme quoi, le guignol n'est pas toujours celui que l'on croit...