68 millions d'euros pour rendre gratuite l'eau potable

eau potable bouche incendie

A l'instar plusieurs villes communistes du département, la municipalité d’Arcueil soumet au Conseil Municipal un voeu portant sur la gratuité de l'eau potable. Cette mesure idéologique fait, comme bien souvent, une abstraction totale des réalités économiques inhérentes aux filières concernées. Une question demeure toutefois : Qui va payer ces milliards de litres prétendument gratuits ?

Ecouter les phrases clés
« Donc... Vœu pour la mise en régie publique de la gestion de l’eau » - Maryvonne ROCHETEAU LEGOURD
« Actuellement, l’eau que nous consommez... nous consommons, est distribuée par SEDIF VEOLIA » - Maryvonne ROCHETEAU LEGOURD
« Le SEDIF demande à son délégataire de respecter l’interdiction des coupures d’eau figurant dans la loi Brottes » - Maryvonne ROCHETEAU LEGOURD
« Les trois premiers litres d’eau, par jour, indispensables à la vie de chaque rêtre humain, devaient têtre... devraient être gratuits » - Maryvonne ROCHETEAU LEGOURD

Avec ce vœu, la municipalité annonce sa volonté de financer, sur tout ou partie de son budget ("mise en régie publique"), la mise en gratuité de trois litres d'eau par jour et par habitant. En sachant que la commune d’Arcueil compte 20 000 habitants, le calcul sur une année revient donc à :

20 000 habitants x 365 jours x 3 litres = 21 900 000 de litres par an.

Soit 22 millions de litres.

Un chiffre colossal, qui ne manque pas d'interpeller le Front National :

« Alors M. le Maire, si je partage bien évidemment le souhait d’une gestion commune et d’une mise en gratuité de l’eau... » - Denis TRUFFAUT
« Heu... Malheureusement les réalités économiques nous rappellent que ça va être difficile » - Denis TRUFFAUT
« Réalités économiques inhérentes à la filière de l’eau... » - Denis TRUFFAUT
« Qui nous rappellent que la production d’eau, et notamment d’eau potable, ne sont pas gratuites » - Denis TRUFFAUT
« Produire et distribuer de l’eau, et notamment de l’eau potable, induit la mobilisation d’ouvriers, de machines, d’usines spécialisées » - Denis TRUFFAUT
« Par exemple des usines de traitement des eaux usagées » - Denis TRUFFAUT
« Et tout cela a un coût qui est conséquent » - Denis TRUFFAUT
« Un coût dont ne peuvent s’abstraire d’ailleurs les bénéficiaires de ce service » - Denis TRUFFAUT
« Les usagers » - Denis TRUFFAUT
« Et surtout un coût qui doit être le même pour tous » - Denis TRUFFAUT
« Or il me semble que ça n’est pas le cas avec cette délibération » - Denis TRUFFAUT
« Et enfin un coût pour la commune, qui je crois également, pour porter une telle responsabilité, fusse-t-elle partagée » - Denis TRUFFAUT
« Pour ces raisons M. le Maire nous voterons CONTRE ce voeu » - Denis TRUFFAUT

Comme à son habitude, le Front de Gauche oscille entre hors-sujet et mauvaise foi, feignant de ne pas comprendre les interventions de ses collègues socialo-communistes :

« Soit j’ai somnolé, mais je crois pas, soit j’ai débranché le sonotone, je crois pas non plus, j’ai pas entendu parler de gratuité, moi ! » - Jean-Michel ARBERET
« Je sais pas ... ? » - Jean-Michel ARBERET

De son côté, EELV exprime son désaccord avec les positions du Front National, notamment sur l'application d'un prix identique pour tous.

Ainsi, en contradiction totale avec l'esprit républicain "Liberté - Egalité - Fraternité", le micro-parti EELV se risque alors à une proposition que certains ne manqueraient pas de qualifier de totalitariste :

« Heu moi je voudrais dire que... » - Simon BURKOVIC
« Je pense pas que il faille que l’eau coûte l-la même... la même chose pour tout le monde » - Simon BURKOVIC

Que voilà une déclaration digne des pires théories ségrégationnistes !

Le premier adjoint, qui intervient pour corriger la lectrice du vœu, dévoile un peu plus le caractère irréaliste et déraisonnable la mesure proposée en séance :

« Heuuu... La question des prem... des trois premiers mètres-cubes, hein... » - Christian MÉTAIRIE
« Pas les trois premiers litres qui sont gratuits » - Christian MÉTAIRIE
« Parce que sinon avec trois litres d’eau par jour on ferait pas grand chose, heu... » - Christian MÉTAIRIE
« Les trois premiers mètres-cubes gratuits... » - Christian MÉTAIRIE
« C’est à peu près la même question que pose... celle posée par M. TRUFFAUT sur la gratuité » - Christian MÉTAIRIE
« Enfin... les tru... » - Christian MÉTAIRIE
« J-je l’reprends à l’envers... » - Christian MÉTAIRIE
« Heu... L-la question des-des premiers mètres-cubes gratuits, c’est la même... à peu près la même question que celui d’la droite... d’la loi Brottes » - Christian MÉTAIRIE

Sur intervention du premier adjoint, la mesure passe de trois litres à trois mètres-cubes.

Un changement de terminologie qui coûte cher, puisque 1 m3 = 1 000 litres. En une seule allocution, le premier adjoint vient donc de multiplier par 1 000 la facture pour le contribuable.

Le calcul devient donc :

20 000 habitants x 365 jours x 3 litres x 1 000 = 21 900 000 000 de litres par an.

Soit 22 milliards de litres.

En sachant que le coût moyen de l'eau potable est de 0.00311 € par litre, on atteint un surcoût pour le contribuable de :

21 900 000 000 litres x 0.00311 euro = 68 109 000 euros

Soit 68 millions d'euros.

C'est plus de trois fois la dette de la commune, qui se chiffre pourtant déjà à 20 millions d'euros. Autant dire que la mesure relève davantage d'un fantasme bobo-écolo que d'une quelconque réalité économique.

Ces orientations révèlent l'importance du débat en matière de financement public, surtout lorsqu'il est demandé aux territoires (et donc au contribuable) de supporter la charge de ces mesures idéologiques.